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Une promenade en ville

Le 12/06/2018 à la Galerie N...

 

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C'était en fin d'après-midi et on n'avait plus trop de chats à fouetter. Les petits gisaient inertes et les gros avaient réussi à filer.

A la cuisine, la vaisselle ne débordait pas trop de l'évier, alors on s'était dit que ça pouvait encore attendre un jour ou deux.

Comme y pleuvait, on n'a pas non plus vraiment eu envie d'étendre le linge. De toute façon on avait oublié de le laver. Bon, on était tranquilles de ce côté-là.

L'herbe poussait dru, alors on est allés écrabouiller quelques limaces, comme y pleuvait et qu'on avait nos bottes, on s'était dit qu'on allait pas abîmer nos souliers, alors on a bien rigolé, ça faisait splache et spliche et resplache et respliche. On essayait de faire ça en rythme pour nous donner du coeur à l'écrabouillage !

Des fois on voulait les prévenir pour leur accorder une dernière chance, on leur disait attention, nous v'la la limace, ici c'est notre jardin, tu sais, les tomates là, c'est pas pour toi, alors penses-y bien, dépêche-toi, on te laisse une minute pour quitter le terrain et aller te réfugier dans le champ d'à côté...mais la limace, elle est plutôt du genre tête de bois, tu lui causes gentiment, mais elle s'en moque, elle vise les tomates, les haricots, les radis...et les fraises malheur! Toute cette boustifaille ça l'obsède, elle ne voit que ça, alors elle fonce tête baissée sans jamais changer de direction, alors bon, on l'avait prévenue la limace, et resplache et respliche...

Au bout de cinq minutes, on était quand même un peu dégoutés, c'est bizarre, mais écrabouiller des bestiaux à coups de talon, c'est pas anodin non plus. Tu peux pas prendre un air détaché, comme si de rien n'était, non, y a un truc plus fort que toi qui te pousse toujours à jeter un coup d'oeil, t'as l'impression qu'il faut vérifier si le travail a bien été fait, pourtant t'as bien entendu le slpache, et tu sais bien ce que ça signifie pour la limace, qu'elle ira plus bien loin, mais non, tu baisses quand même les yeux, histoire de voir, et à chaque fois c'est la même histoire de limace écrabouillée, ça fait une drôle d'omelette gluante, y a du jaunâtre, du verdâtre, de l'orangeâtre, du noirdâtre...en tous cas, au final, qu'importe la palette, c'est toujours écœurant !

Plus de chats, plus de limaces, on commençait à manquer d'idées et d'animaux. On a bien loucher vers le lapin qu'était pas bien gras, alors ça pouvait attendre encore quelques mois...le chien on l'aime bien, alors on l'a laissé tranquille et pis on s'est rappelés que quand on fouettait des chats c'était pas le dernier à venir rigoler avec nous...y a bien un chevreuil qui nous nargue à venir nous manger les framboises, oh malheur ! Mais çui-là y perd rien pour attendre...

En attendant, on avait nos bottes aux pieds, les chapeaux pour la pluie et on avait bien nettoyé le jardin, alors on s'est dit qu'on pourrait aller faire une ballade à la ville, histoire de voir comment qu'y s'occupent de leurs limaces par là-bas...

Alors tout plein d'élan, on est montés dans le bouzin qu'a démarré du premier coup de clé !

Bien installés, on a mis de la musique...

 
...pis on est partis sur la quat'voies. On entendait des grands coups de frein, des grands coups de klaxon, des conducteurs qui faisaient des grandes gesticulations, mais la musique était à fond, alors on n'entendait pas ce qu'ils racontaient, pis en vrai on s'en moquait complétement...on traçait la route...et rien n'aurait pu nous en faire dévier !

On a roulé, les nuages se sont dissipés, le soleil nous a guidé...on a fini par arriver là où la quat'voies finissait. De nouvelles montagnes, qu'étaient pas de chez nous, barraient l'horizon, à leurs pieds une ville nous tendait les bras, encore toute évaporante de la pluie qui venait de tomber.

A l'heure de la sortie des bureaux et autres usines, on s'était dit qu'il fallait être malin, alors on pris la première petite rue à droite, et la première à gauche, quand c'était pas en sens interdit, on a monté une grand colline vers une église un peu moderne, pis y avait encore un sens interdit, alors on est descendu là où on pouvait, et le théâtre a fini par surgir devant le capot du bouzin, on a freiné un grand coup sec, on a donné un grand coup de volant vers un espace libre qui ressemblait à une place de parking et, d'un coup, on a arrêté le moteur. On a respiré à pleins poumons. On était arrivés.

On a regardé les lions qui ressemblaient à des tigres sur le toit et les masques grimaçant qui ornaient la façade du théâtre, ça nous a bien fait bidonner. Sur le côté, une petite ruelle descendait vers un grand bâtiment brutaliste, tout en béton cimenté avec de grosses plaques de verre qui servaient de plancher...c'était une galerie. C'est chouette qu'on s'est dit, y aura des trucs comme des limaces écrabouillées, plein de couleurs mais en moins écœurant...les gens qui étaient déjà sur place semblaient d'accord avec nous, parce qu'ils n'avaient pas l'air écœurés, au contraire, ils buvaient, ils riaient, ils étaient contents d'être là ! Alors on s'est sentis encore plus content d'y être aussi ! 

On est rentrés en essayant d'être discrets, mais avec nos bottes encore gluantes de limaces écrabouillées et nos chapeaux détrempés de pluie, c'était pas trop facile. On a quand même réussi à se faufiler...hé miracle ! Dans un coin y avait du melon, pis des fraises, pis du jus de pomme, pis des biscuits au choco, pis des tartines en veux-tu-en-voila !

On est vite passé devant des grandes toiles avec pleins de couleurs, c'était chouette mais on avait surtout faim ! Donc on a commencé à goûter toutes ces petites choses...et tout d'un coup des jeunes filles plus ou moins dévêtues se sont mises à déambuler autour de nous...on a écarquillé les yeux, on a vérifié que le jus de pomme était bien du jus de pomme, on a encore regardé, et les filles étaient toujours là, déambulant de plus belle, y en avait même de plus en plus...alors on était bien contents de les regarder...surtout qu'on était installés à côté des tartines...

Pis une gentille dame qui prenait des photos est venue nous expliquer que c'était un défilé de mode, on n'a pas trop compris ce que ça voulait dire, mais c'était pas trop grave...ça nous avait bien changé des limaces écrabouillées :-)

 

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 Galerie N. 12/06/2018

Les photos sont de Zdena Hajková

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Katedra designu Fakulty textilní, Technické univerzity v Liberci si Vás dovoluje pozvat do Galerie N na vernisáž výstavy semestrálních prací studentů zaměření Návrhářství skla a šperku.

https://www.facebook.com/TULgalerieN/

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ps : les grosses plaques de verre qui servent de plancher, on n'aime pas trop ça, c'est un peu flippant en vrai...

China Glass Bridge - Crack Effect

 

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