Du Rex Francorum au Roy de France IV
Du Rex Francorum au Roy de France III
Roman national et documents sigillaires. Louis XIII devient Roy de France
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Du Rex Francorum au Roy de France IV
Roman national et documents sigillaires. Coup de 1633 et construction mérovingienne
Hypothèse :
Adoptant une stratégie comparable à celle mise en oeuvre par Edward III, qui devint premier Rex Franciae pour sceller une alliance avec les Flandres, le Francorum Rex de 1633 devait se parer d'une nouvelle légitimité sur les territoires du nouvel Etat pour revendiquer la Lorraine et y affirmer son autorité. Le nouveau Parlement de Metz sera en mesure d'enregistrer les décisions du tout nouveau Roy de France.
Mais pour accomplir ce coup d'Etat / coup d'éclat diplomatique, le futur Roi de France requerrait nécessairement la complicité, de gré ou de force, du Garde des Sceaux, garant de la matrice des anciens sceaux royaux qu'il fallait physiquement détruire et effacer des mémoires, avec le dernier des Rois des Francs et le remplacer par l'éternelle rumeur du Roy de France...
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Le contexte du changement : de Réforme catholique et de Contre-Réforme , la guerre de Trente ans.
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau résume la séquence de la narrative autour de 1633:
L’année 1633 est marquée par d’indéniables progrès diplomatiques et territoriaux, grâce auxquels Richelieu dote le monarque d’ambitions spatiales à la mesure de la tâche accomplie depuis 1624. Son autorité bien assise, il entend assujettir les duchés de Lorraine et de Bar et imposer sa médiation aux protagonistes de la guerre de Trente ans. Tandis que les sceaux, enlevés au marquis de Châteauneuf, sont attribués à Pierre Séguier, le marquis de Feuquières impose l’arbitrage de la France à la ligue d’Heilbronn. La création du parlement de Metz, la prise de Nancy et le traité de Charmes débouchent sur la saisie féodale du Barrois et sur l’occupation provisoire des États du duc Charles IV.
https://www.researchgate.net/publication/281972033_Richelieu_a_la_conquete_de_la_Lorraine_correspondance_1633
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Chronologie : vers 1633 et au de-là
1529, Soliman le Magnifique, "allié" de François Ier (qui avait été fait prisonnier après sa défaite de Pavie en 1525. 1536 - les Capitulations), avait tenté d'investir la capitale de l'archiduché d'Autriche
https://www.lefigaro.fr/culture/2019/02/16/03004-20190216ARTFIG00003-vienne-le-12-septembre-1683-les-turcs-boutes-hors-de-la-ville.php
1552 - 1555 : Henri II et Charlequint se disputent la Lorraine, Jindřichem II začal válku, dobyl Mety, Toul a Verdun
https://cs.wikipedia.org/wiki/Karel_V.#Ta%C5%BEen%C3%AD_do_Tunisu_a_boj_s_Franci%C3%AD
1628 - Le premier Louis XIII fait rénover le tombeau de Clovis (premier roi mérovingien)
1629 - Démilitarisation des places fortes féodales :
https://www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_1999_num_18_1_2018
15 janvier 1629 - Ordonnance du roy Louis XIII. Roy de France & de Navarre (sic. qui plaiderait en faveur de l'approximation de la datation de Sigilla.org [1621 - 1628] ), sur les plaintes & doleances faittes par les deputez des Estats de son royaume convoquez & assemblez en la ville de Paris en l'année 1614. & sur les advis donnez à sa Majesté par les assemblées des notables tenuës à Rouen en l'année 1617. & à Paris en l'année 1626 - Michel de Marillac, maître des requêtes puis garde des sceaux Marillac , maître des requêtes puis garde des sceaux. Publié en Parlement.
...
Donné à Paris le premier iour de feurier, l'an de grace 1629, et de notre regne le dix-neuvième, et seellées du grand seau en cire jaune, Et plus bas, par le Roy par son Conseil, Signé, Carré.
https://archive.org/details/ordonnanceduroyl00fran/page/n3/mode/2up
L'ordonnance de Louis XIII fut présentée par son Garde des sceaux Michel de Marillac. C'est pour la dénigrer qu'on va l'appeler le « Code Michau. » Il avait été conçu afin de répondre à l’exigence de réforme suite aux vœux exprimés par les états-généraux et les assemblées des notables tout en tenant compte des ordonnances précédentes (les édits de juillet 1618 et de juin 1627) afin d’en obtenir l’exécution et des remontrances du Parlement de 1615.
https://journals.openedition.org/dossiersgrihl/5317
Mais l'opposition la plus forte se manifesta contre l'article qui soumettait toutes les terres du royaume à la « directe universelle du roi »
L’article 383 est devenu célèbre comme étant le premier document législatif où ait été énoncée d’une manière nette en France la théorie de la directe royale universelle. Désormais quand une terre sera prétendue allodiale, dans les pays censuels, rien n’est changé : ce sera à l’alleutier à prouver la franchise de sa terre, soit à l’égard d’un seigneur subalterne soit à l’égard du roi. Dans les pays allodiaux, il faudra distinguer : contre un seigneur subalterne, l’allodialité sera toujours présumée ; mais contre le roi, il faudra maintenant la prouver par titres, car l’héritage qui n’a pas de seigneur est censé relever du roi. L’effet de l’article 383 du Code Michau est donc d’étendre à tous les pays allodiaux la règle :
« nul franc-alleu sans titre, quand il s’agit du roi »
https://journals.openedition.org/dossiersgrihl/5317
Un alleu ou franc-alleu est une terre dont le possesseur ne doit pas d'hommage ou de reconnaissance à un seigneur.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alleu
Les alleux nobles tombèrent sous la directe du roi. Le roi était seigneur direct de presque toutes les terres du royaume, de toutes les seigneuries au moins. Face aux seigneuries privées héritées du féodalisme, s'imposait dorénavant une seigneurie publique.
Jean Gallet se réfère aussi à l'édit de 1692 - équivalent financier de la directe universelle du roi : " établit le principe de la directe royale universelle et imposa une taxe à ceux qui voulaient garder leur liberté".
https://www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_1999_num_18_1_2018
De fait, l’ordonnance de Marillac bien que publiée pendant le lit de justice du 15 janvier 1629 n’a jamais été « enregistrée » par le parlement de Paris : les registres d’enregistrement du Parlement n’en contiennent pas le texte26.
26 Le registre des enregistrements du parlement de Paris AN X1a 8651 (30 mars 1627-11 août 1632) ne fait aucune allusion à un quelconque enregistrement du « Code Michau ».
Le comportement du parlement de Rouen se rapprocha de celui de Paris : il se dispensa de poursuivre l’examen de l’ordonnance après la journée des Dupes et le code n’y fut jamais enregistré28
28 La Table chronologique des édits registrés au parlement de Rouen, Archives départementales de Seine maritime E 57, n'en fait aucune mention.
Les parlements de Toulouse, Bordeaux et Grenoble ne rejetèrent pas l’ordonnance de Marillac en bloc mais se contèrent de repousser par remontrances les articles qu’ils estimaient contraires soit à leur jurisprudence soit à la coutume en vigueur dans leur ressort. Ils repoussèrent les articles 1, 53 et 54 sur l’exemple du parlement de Paris. L’opposition portait surtout sur les articles 124 à 126 ainsi que sur l’article 383.
Le « Code Michau » ne fut pas mieux accueilli aux parlement de Rennes, Aix et Dijon qui se signala également par son énergique opposition à l’article 383.
https://journals.openedition.org/dossiersgrihl/5317#ftn26
Septembre 1629 - janvier 1630 : première fuite de Gaston d'Orléans en Lorraine.
1630 - Gaston d'Orléans (Monsieur), frère du roi, participe à la révolte du duc de Montmorency. À la tête d'une armée de mercenaires, il appelle le royaume à la révolte, avant de s'enfuir en Lorraine après la défaite d'Henri II de Montmorency à Castelnaudary
Il passa six mois en Lorraine et ne revint en France que le 30 janvier 1630, ayant reçu le pardon de son frère et gagné des avantages substantiels.
Quelques mois plus tard, contraint à l'exil après la journée des Dupes, il chercha de nouveau asile auprès du duc de Lorraine et, pour se faire accepter par celui-ci, demanda, en tant qu'héritier du trône de France la main de la princesse Marguerite, sœur du souverain.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marguerite_de_Lorraine
En 1631-32, il intrigue en Lorraine et publie un manifeste politique contre l'absolutisme.
En seconde noce, Gaston épouse Marguerite de Lorraine, en secret à Nancy, 2 janvier 1632. Mais le Parlement de Paris déclara ce mariage nul. Ayant rejoint sa mère, il fit célébrer son mariage une deuxième fois par l'archevêque de Malines dans les Pays-Bas espagnols, et là encore l'assemblée du clergé de France, poussée par Richelieu, annule ce mariage. Pardonné par le roi, le prince rentre en France mais son épouse y est interdite de séjour... Le couple se marie une troisième fois mais définitivement en mai 1643 (après la mort de Louis XIII, le 14 mai 1943.)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gaston_de_France
6 janvier 1631 : premier traité de Lorraine passé avec Charles IV : le duc de Lorraine promet de n'entreprendre rien contre la couronne de France, et de se réunir à Louis XIII pour conserver l'indépendance de la confédération en Allemagne et soutenir la ligue catholique.
Jourdan, Decrusy et Isambert,
Recueil général des anciennes lois françaises depuis l’an 420...Paris. 1821. Tome 26. p.379
Juillet 1631 : l'infante Isabelle accueille Marie de Médicis aux Pays-Bas espagnols.
https://www.cairn.info/revue-dix-septieme-siecle-2006-2-page-301.htm
6 janvier 1632 : traité de Vic qui soumet le Duc de Lorraine à Louis XIII.
https://autour-de-vic-sur-seille.over-blog.com/2019/05/6-janvier-1632-le-traite-de-vic.html
22 juillet 1632 - Lors de la réunion des Etats du Languedoc, Montmorency déclare se rallier à Monsieur et fait arrêter l'archevêque de Narbonne, président des Etats, et Particelli d'Emery, l'envoyé de Louis XIII à Pézenas. Le Languedoc fait sécession.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_II_de_Montmorency
https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Particelli_d%27%C3%89mery
30 octobre 1632 - Condamnation à mort du duc de Montmorency par le parlement de Toulouse.
14 janvier 1633 - Le parlement de Dijon condamne à mort, pour crime de haute-trahison, les ducs d'Elboeuf, de Montpensier (Gaston "de France", duc d'Orléans, frère du roi et qui épousa en première noce Marie de Bourbon-Montpensier) et de Goulas (Léonard, secrétaire des commandements de Gaston d'Orléans)
15 janvier 1633 - Création du parlement de Metz : L'édit de création précise que les évêques de Metz, Toul et Verdun, l'abbé de Saint-Arnoul de Metz et le gouverneur de Metz sont et demeurent des conseillers de droit de cette cour1, à qui sont accordés les mêmes droits, honneurs, prérogatives et privilèges qu'aux autres parlements de France.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Parlement_de_Metz#Cr%C3%A9ation
- le parlement se réunira le 26 août 1633 sous l'égide de son premier président, Antoine de Bretagne.
13 février 1633 : Galilée est arrêté par l'inquisition pour son Dialogue sur les deux grands systèmes du monde.
25 février 1633 - Le garde des sceaux Charles de L'Aubespine, Marquis de Châteauneuf, est emprisonné pour trahison (accusé d'espionnage au profit de Charles IV de Lorraine.) Louis XIII lui reprit les sceaux le 25 février 1633. Les sceaux seraient confiés à Séguier le 28 février 1633.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_L%27Aubespine
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_S%C3%A9guier
Charles de L'Aubespine avait été nommé Gardes des sceaux en 1630 après la Journées des Dupes.- remplaçant Marillac.
http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/L_Aubespine.pdf
https://gw.geneanet.org/arnac?lang=fr&n=de+l+aubespine&oc=0&p=claude
Le 25 Février 1633, le sieur de la Vrilliere, secrétaire des commandemens, eut ordre du roi d’aller retirer les sceaux des mains de M. de Châteauneuf, lequel remit aussitôt le coffre où étoient les sceaux ; & M. de la Vrilliere l’ayant remis au roi, retourna demander à M. de Châteauneuf la clé du coffre, qu’il avoit pendue à son cou : il fut ensuite conduit à Angoulesme.
https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Diderot_-_Encyclopedie_1ere_edition_tome_7.djvu/549
Devenu suspect auprès du cardinal de Richelieu après le procès des maréchaux de Marillac et de Montmorency, il rendit les sceaux le 25 février 1633, fût arrêté et conduit au château d'Angoulême où il demeura dix ans prisonnier. Les sceaux lui furent rendus en 1650, il les garda jusqu'en 1651 qu'il se retira des affaires.
"On n'a pas su bien certainement la cause de sa disgrace."
Encyclopédie méthodique : histoire. 1784. p.473
https://books.google.cz/books?
Comme le fait déjà J.C. Petitfils quand il prétend révéler les causes secrètes de l'assassinat d'Henri IV, la version commune contemporaine propose de "chercher la femme" pour expliquer dans son fond cette disgrâce :
" il ne tarde pas à trahir Richelieu pour les beaux yeux de Mme de Chevreuse2 : il lui révèle les projets de Louis XIII sur la forteresse lorraine de Moyenvic, et la duchesse en informe aussitôt le duc Charles IV (1633). Le cardinal lui ôte alors les sceaux pour les donner à Séguier3, et le fait jeter dans une prison du château d'Angoulême où il reste dix ans, tandis que Mme de Chevreuse est exilée en Touraine. "
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_L%27Aubespine
On peut sans doute éclairer ces obscurités des causes historiques par l'hypothèse d'un coup d'état mené par Louis XIII.
Il ne pouvait mener à bien son projet, sans exiger de leur Garde, la remise des Sceaux. Faute d'être complice, Charles de L'Aubespine se montra fidèle à sa fonction et à l'Etat qu'il servait et contre lequel conspirait le Francorum Rex. Les garants de la continuité des intérêts de l'Etat finirent par le récompenser de son courage d'incorruptible. Il fut libéré à la mort du second Louis XIII, en 1643, et rétabli dans ses fonctions en 1650-51.
Louis XIII ne pouvait mener à bien son coup d'Etat sans s'assurer de la bienveillance de nouveaux Etats alliés, déjà en guerre contre l'Empire :
26 février 1633:
Traité d'alliance pour le maintien de la paix dans l'Empire, entre France et Duc de Saxe (Electeur), à Dresde.
Le traité est signé par mandat de Louis XIII - Franciae et Navarra Regis, mais le texte signé par le Duc de Saxe continue de faire référence au Galliorum Regis - inclus dans un système l'opposant au Regis Romanorum.
https://basedoc.diplomatie.gouv.fr/exl-php/util/documents/accede_document.php?1655120207230
26 février 1633:
Traité d'alliance entre la France et l'électeur de Brandebourg : Francia et Navarra Rex
https://basedoc.diplomatie.gouv.fr/exl-php/util/documents/accede_document.php?1655122268102
26 février 1633: adoption de l'alphabet moderne.
28 février 1633: Les nouveaux sceaux sont confiés à Ségiuer.
30 juillet 1633: le Parlement de Paris prononce la confiscation du Barrois. Deux jours plus tard, les troupes françaises commencent à s’emparer de plusieurs villes. Bar-le-Duc est ainsi prise. Pas moins de six armées déferlent sur la Lorraine venant des quatre coins de l’Europe : Pologne, Hongrie, Bohême, Allemagne, Suède et Espagne.
https://autour-de-vic-sur-seille.over-blog.com/2019/05/6-janvier-1632-le-traite-de-vic.html
1633 - 22 août : les troupes de Louis XIII assiègent Nancy18.
https://fr.wikipedia.org/wiki/1633
Le 26 août 1633, le parlement de Metz s’empare solennellement, au nom du roi de France, du pouvoir judiciaire dans les Trois Évêchés.
https://www.researchgate.net/publication/282005743_
La_creation_du_parlement_de_Metz_et_l'exercice_de_la_souverainete_francaise_en_Lorraine_au_debut_du_XVIIe_siecle
15 septembre : Traité d'alliance entre la France et les princes et les états protestants des cercles et provinces électorales de Franconie, de Souabe et du Rhin.
6 septembre : Traité dit de Nancy, le duc de Lorraine remet entre les mains du Roi, pour quatre année.
Jourdan, Decrusy et Isambert,
Recueil général des anciennes lois françaises depuis l’an 420...Paris. 1821. Tome 26. p.379
Ce second traité de Lorraine tend à disparaitre de la narrative contemporaine au profit du traité du 20 septembre auquel il est associé (traité de Nancy-Charmes)
Jourdan, Decrusy et Isambert n'évoquent pas le traité de Charmes, mais un troisième traité avec Lorraine, daté du 31 décembre (sans doute l'Edit de décembre 1633) et par lequel : le duc promet de donner passage aux Français en cas de guerre avec l'Allemagne, et livre la place de Marsal
20 septembre: traité de Charmes, les troupes françaises envahirent pour la troisième fois le duché de Lorraine pour y rester jusqu'en 1637 (Nancy est attribué à Louis XIII pour 4 ans)
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_IV_de_Lorraine
23 septembre 1633 (sic. 1632) - Arrêt du parlement de Metz, qui condamne François Alpheston à être rompu et brûlé vif, comme convaincu d'avoir conspiré contre la vie du cardinal de Richelieu.
Jourdan, Decrusy et Isambert précisent en note que le condamné fut exécuté, après avoir en vertu d'une disposition de l'arrêt, été appliqué à la question ordinaire et extraordinaire, afin d'avoir les noms de ses complices; il en désigna quelques-uns en effet, qui furent poursuivis et condamnés par contumace.
Jourdan, Decrusy et Isambert,
Recueil général des anciennes lois françaises depuis l’an 420...
Paris. 1821. Tome 26. p.383
17 décembre 1633 - Traité de paix entre le roi et Charles, duc de Lorraine. St-Germain-en-Laye.
Jourdan, Decrusy et Isambert,
Recueil général des anciennes lois françaises depuis l’an 420...
Paris. 1821. Tome 26. p.389
Décembre 1633, le roi de France supprime les sceaux ordinaires de la justice dans les Trois Évêchés, remplacés par les armes de France. L’aigle impérial disparaît.
https://www.researchgate.net/publication/282005743_
La_creation_du_parlement_de_Metz_et_l'exercice_de_la_souverainete_francaise_en_Lorraine_au_debut_du_XVIIe_siecle
1633 - Richelieu fait rénover la Sorbonne et se fait construire un Palais, le Palais Cardinal, futur Palais Royal.
http://monumentshistoriques.free.fr/personnages/louis13.html
16 novembre 1635 - Philippe de Champaigne, peintre officiel du roi et du cardinal-ministre, reçoit commande du tableau "Louis XIII couronné par la victoire", qui porte pour légende le distique suivant : « Protegit auxilio socios, qui fortibus armis/ Regia deffendit, laesque jura Dei » (il protège par son aide ses alliés, lui qui avec des armes courageuses a défendu son royaume, et les droits de Dieu lésés).
https://histoire-image.org/etudes/louis-xiii-couronne-victoire
14 mai 1643 - Mort de Louis XIII. On trouve un procès verbal de la destruction du grand sceau. Ce document unique dans les archives, laisse supposer que le principe du corps du roy résumé en "après moi, le déluge" doit se compléter par son équivalent "avant moi, le néant" !
avec le procès-verbal de la destruction du grand sceau de Louis XIII et la fabrication du grand sceau de Louis XIV. Bien que de nombreuses traces archivistiques éclairent ce sujet, pour les XVIe-XVIIIe siècles, aucun exemple similaire n’a été retrouvé pour la période médiévale et moderne, d’où l’importance de ce texte.
https://sceau.hypotheses.org/592#_ftn4
Puisque la destruction des sceaux de 1633 devait rester secrète, on peut supposer que les faussaires se sont résolus à détruire tous les procès verbaux précédents, afin de faire passer l'absence de documentation décrivant la destruction de 1633 comme un phénomène habituel.
1653 - A l'époque de Louis XIV, découverte du tombeau du deuxième roi mérovingien (Childéric) à Tournai.
1668 - Tournai est annexé par le Roi de France.
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1633 - LOUIS XIII - PREMIER ROY DE FRANCE
Le fils (à l'image du père) reposant sur deux lions couchés dos à dos - 1643
https://sceau.hypotheses.org/592
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1633- De la fabuleuse existence des Mérovingiens ?
Sans même parler du vieux bas francique, cette langue des Francs, hypothétique et reconstituée à partir des langues franciques régionales contemporaines (la rune de Bergakker constiturait un unique exemple très discuté), la croyance en l'existence de la dynastie mérovingienne repose non seulement, sur un ensemble de documents et de vestiges archéologiques extrêmement ténus...
Les lieux d’inhumations de certains Mérovingiens sont inconnus. Quant ils le sont, sauf exception, il ne reste plus rien pour en rappeler le souvenir. Certains lieux sont connus sans grandes précisions (inhumés à Metz...). Ce sont quelques chroniques de cette époque (en particulier celle de Grégoire de Tours et celle du pseudo Frédégaire) qui nous donnent quelques trop rares informations.
https://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article368
...elle implique aussi d'adhérer à une incroyable série de mythes et de légendes, de coups de chance et de miracles. Cette étrange narrative mérovingienne, contraint l'historien à choisir entre le probable et le merveilleux, voire...
... le canular.
L'église Saint-Romain de Sèvres et sa liste de bienfaiteurs fournit un exemple frappant de l'esprit ludique animant aussi les auteurs de la narrative mérovingienne. Cette église est réputée avoir été fondée par Dagobert II, l'un de ces derniers Mérovingiens bientôt faits néant par les Maires des Palais. Un témoin confirme qu'on y trouve :
"Quatre plaques de marbre portent les noms des bienfaiteurs de l'église, de 675 à 1897. Une longue liste qui s'ouvre sur Saint Dagobert II et qui mentionne, au siècle dernier, le nom de Zanoni."
https://www.oeildusphinx.com/dagocraft.html
Il n'aura pas échappé au témoin qu'il est tout à fait étrange d'associer dans une même liste des bienfaiteurs de l'église, Dagobert II, un roi mérovingien et Zanoni...un personnage de fiction (1842)...
Lors d'une interview menée par Jimmy Guieu, Jean-Michel Thibaux nous livre un témoignage très éclairant au sujet d'un dossier "Mérovingiens" détenu par des services de renseignement militaire. On y trouverait une liste de personnalités remontant au 17ème siècle : notamment des conservateurs de musées actuels et Emma Calvé. La célèbre cantatrice fut chargée de téléguider l'abbé Saunières dans sa découverte de Rennes-le-château. Il s'agissait sans doute de la diffusion de documents attestant l'existence d'une lignée davidique, passant par les Mérovingiens et leurs descendants habsbourgeois...
En citant Jacques Bergier (Les livres maudits - 1971), Jean-Michel Thibaux continue :
"Il parait fantastique qu'il existe actuellement dans le monde, des sociétés secrètes, des synarchies, qui sont là pour occulter le savoir."
Il faudrait dès lors imaginer une cellule de réflexion, un think tank comme on dirait aujourd'hui, mise en place par Louis XIII, dont l'objectif secret est de faire passer une pure fiction pour une réalité historique venant légitimer le coup de 1633: la dynastie mérovingienne.
Cette narrative mérovingienne se nourrit de son intertexte qu'il est possible de repérer. Elle révèle également des structures qui se laissent reconnaitre. D'autre part, elle se heurte parfois à la réalité historique dans laquelle elle peine à se couler. C'est grâce à ces paramètres qu'il est possible d'identifier cette narrative.
Dans un article publié en 2018, L'évangéliaire slavon de Reims mythe, (re)découverte historique et perspectives, cherchant à éclaircir l'opacité des légendes entourant ce "merveilleux" document, Valérie Geronimi propose trois paramètres permettant d'identifier un récit frauduleux et pseudo-historique :
- la réputation de l'auteur: "Paleeocappa fut un faussaire talentueux",
- l'aspect romanesque du récit qui prend "les accents d'un roman baroque",
- la motivation et les desseins secrets du faussaire: "pour augmenter le prestige du Crétois et les largesses du cardinal."
Revue des études slaves [En ligne], LXXXIX 1-2 | 2018,
mis en ligne le 09 juillet 2019, consulté le 10 janvier 2022.
URL : http://journals.openedition.org/res/1517
Absence de document authentique
Sigilla.org colporte une rumeur sur l'existence d'un document prouvant l'existence du mythique premier roi des Francs,
Sceau attesté par une mention dans le
Liber historiae Francorum, édit. B. Krusch, dans Monumenta Germanica Historiae, Scriptores rerum merovingicarum,
1888, t. 2, p. 257.
http://www.sigilla.org/sigillant/clovis-ier-29346
Pour Jourdan, Decrusy et Isambert, ressemblant l'assemble des textes législatifs de la France à redéfinir après Waterloo, la réalité des documents mérovingiens n'est que provisoire :
Aussi, parmi les anciens diplomes dont nous avons le texte, on distingue soigneusement ceux qui sont faux, ceux qui sont interpolés, et ceux qui sont vrais, ou contre lesquels on n'a, du moins, allégué aucune preuve de fausseté ou d'interpolation.
JOURDAN, DECRUSY et ISAMBERT, Recueil général des anciennes lois françaises depuis l’an 420...Paris. 1821. Tome I, préface p.LXXXV
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65212800?rk=42918;4
On sait qu'il ne nous reste de Clovis aucun acte sincère qui viendrait tant soi peu éclairer l'histoire de son règne : triste constat que l'on peut étendre à l'ensemble du VIème siècle mérovingien, dont les rois pas plus que leur homologues lombards, ne nous ont laissé un seul acte qui ne soit une forgerie.
Carlrichard Brülh. Clovis chez les faussaires. Bibliothèque de l'École des chartes. Vol. 154, No. 1, CLOVIS CHEZ LES HISTORIENS (janvier-juin 1996), pp. 219-240
https://www.jstor.org/stable/43013434
Aujourd'hui, l'historien Laurent Morelle estime « les deux tiers des actes intitulés au nom des rois mérovingiens 481-751 ont été reconnus faux ou falsifiés »
Ainsi il reprend une tradition inaugurée par Daniel van Papenbroeck, un jésuite hollandais, compare des sources littéraires avec les actes des rois mérovingiens et carolingiens pour vérifier des faits. Il déclare alors que des diplômes mérovingiens sont des faux et déclenche une polémique.
Dans Sur le discernement du faux et du vrai dans les vieux parchemins (1675), il propose une méthode très critique d’analyse des vieux documents. Il met ainsi systématiquement en doute l’authenticité des chartes royales conservées à l'abbaye de Saint-Denis.
Les bénédictins et les carmes se sentirent agressés par les jésuites. Les seconds réagirent en en appelant à l'Inquisition espagnole : le 14 novembre 1695 celle-ci condamna pour hérésie quatorze volumes des Acta Sanctorum, et la publication fut mise à l'Index en 1700.
Jean Mabillon fut chargé de composer une réponse ; celui-ci, affecté depuis 1664 à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés auprès du bibliothécaire Luc d'Achery, s'était déjà illustré par une édition des œuvres de saint Bernard en six volumes en 1667.
En 1703, Barthélémy Germon, jésuite du collège Louis-le-Grand, publia un texte fortement critique contre l'ouvrage de Mabillon : De veteribus regum Francorum diplomatibus et arte secernendi antiqua diploma a falsis, ad r. p. J. Mabillonium disceptatio (Paris, 1703, in-12).
Ce fut le début d'une attaque en règle contre Mabillon et ses disciples bénédictins, notamment Thierry Ruinart, qui se poursuivit dans deux autres publications : De veteribus regum Francorum diplomatibus disceptatio II (Paris, 1706, in-12) et De veteribus regum Francorum diplomatibus... disceptationes adversus Th. Ruinarti et J. Fontanini vindicias et epistolas D. Lazzarini et M.-A. Gatti (Paris, 1707, in-12). Ces textes contenaient même d'assez lourdes insinuations.
Il s'agissait toujours des diplômes de l'abbaye de Saint-Denis, précieux trésor des bénédictins. Selon le P. Germon, Mabillon, dans le De re diplomatica, fait état de 16 diplômes mérovingiens dont on ne trouve nulle trace dans l'ouvrage de son confrère Jacques Doublet, publié en 1625 (Histoire de l'Abbaye de S. Denys en France, contenant les antiquités d'icelle...). D'où venaient ces documents, si on ne les connaissait pas en 1625 ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/De_re_diplomatica
https://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel_van_Papenbroeck
https://www.lhistoire.fr/des-faux-par-milliers
Construction totémique
Les ancêtres revendiqués sont le fruit d'une construction totémique:
Une légende, relatée à une époque plus tardive — la chronique de Frédégaire4 (III, 9) en parle au VIIe siècle — entretient le doute quant à la réelle existence de Mérovée : sa mère, l'épouse du roi Clodion, déjà enceinte, fut séduite par une « bête de Neptune semblable au Quinotaure » alors qu'elle se baignait dans l'océan. Enceinte une deuxième fois, les deux sangs se mélangèrent pour donner naissance à une nouvelle dynastie dont les membres étaient investis de grands pouvoirs et d'une aura de magie et de surnaturel, caractéristique des Mérovingiens5.
https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9rov%C3%A9e
Le nom Faramond, qui renvoie aux racines franciques « fara » et « mund », signifiant respectivement « tribu » et « protection », peut signifier « protecteur de la tribu » voire « protecteur du pays ». Selon l'historienne Anne Lombard-Jourdan, ce nom ou ce surnom pourrait coïncider avec la fonction symbolique d'ancêtre mythique et de figure tutélaire assignée au premier roi des Francs.
Anne Lombard-Jourdan, Alexis Charniguet, Cernunnos, dieu Cerf des Gaulois, éd. Larousse, 2009, p. 99. Cité par https://fr.wikipedia.org/wiki/Pharamond#cite_note-3
"La commune opinion a toujours commencé à compter les Rois de France par Faramond...il commença de régner, non en 424, qui est la commune opinion, mais en 418, année fort remarquable par une grande éclipse de soleil."
Abregé chronologique de l'histoire de France, Volume 1 - 1673
François Eudes de Mézeray
https://books.google.cz/books?
Cette construction mythologique prend une ampleur démesurée que les historiens n'ont de cesse de dénoncer.
Faux Mérovingiens
L'appellation de Mérovingiens regroupe des personnages qui apparaissent parfois dans certaines généalogies des Mérovingiens, au sujet desquels il existe des controverses ou des doutes portant sur leur existence réelle ou sur leur appartenance à la dynastie mérovingienne.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Faux_M%C3%A9rovingiens
Quant aux archives archéologiques, le contexte de leur découverte laisse pantois...
Tombeaux mérovingiens
Nicolas Poussin, Et in Arcadia ego (1637)
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Mérovingiens et lignée davidique :
Le trésor de Rennes-le-Château et la légende de la reine Sara
- Le trésor de Rennes-le-château et la légende de la reine Sara
- Nicolas Poussin: Et in Arcadia ego
- La tombe du Christ à Périllos, vidéo d'André Douzet
- Légende de la Reine Sara (Nouveau Sans Frontières I - Unité 4 -leçon 3)
- Les mystères de Rennes-le-Château : vidéos de Jimmy Guieu (2*63 min)
- Les Manuscrits de Nag Hammadi : vidéo NK Omotunde (23"50')
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C'est à l'époque de la création de la France (1633 - Louis XIII devient le premier Roi de France), qu'on "restaure" le tombeau de Clovis :
"Ce tombeau, composé d’un socle et d’un gisant, fut restauré en 1628 par les soins du cardinal-abbé de La Rochefoucauld qui le fit placé dans la chapelle axiale rectangulaire, au fond de l’église, dans un monumental ensemble baroque en marbre. C’est ce gisant qui fut transféré en 1816 à l'église abbatiale de Saint-Denis."
Un tombeau dont l'identification relève de la simple probabilité :
"On attribua donc logiquement ces trois sarcophages à Clovis, à la reine Clotilde, ainsi qu’à leur fille Clotilde. Les deux cercueils d’enfants, sans décor, furent attribués aux deux petits fils de Clovis, Théobald et Gunther (les frères de Clodoald, devenu saint Cloud) massacrés par leur oncle.
Mais Alexandre Lenoir reconnut qu’aucune inscription ne l’attestait. C’est en raison de la qualité de l’ornementation, et parce que c’était le but des fouilles et que l’emplacement correspondait au gisant du XIII°s avant le transfert de 1628, que le rapport remis à l’empereur - Napoléon Ier en 1807 - conclut à la découverte probable des sarcophages de Clovis et de sa famille."
Comme l'éternelle quête du tombeau d'Alexandre le Grand ou de Charlemagne, le mystère de celui de Clovis exerce encore la fascination des historiens et des archéologues.
http://saintdenis-tombeaux.forumculture.net/t142-la-tombe-de-clovis-qu-est-elle-devenue
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Louis XIV, héritier de l'œuvre de son père (1601-1643), continuera de faire écrire le "roman national" en enrichissant le patrimoine archéologique et historique, de la découverte du tombeau du père de Clovis. L'annexion de Tournai en 1668 suivra de peu...
- Découverte du tombeau de Childéric Ier (1653)
CHILDIRICI REGIZ
https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_2015_num_2008_1_11988
La narrative du deuxième mérovingien relève du plus feuilletonesque des romans :
L'anneau sigillaire fut découvert en 1653 à Tournai dans le tombeau du roi, il fut offert à louis XIV, il fut déposé à la Bibliothèque royale où il fut volé en 1831.
http://www.sigilla.org/sceau-type/childeric-ier-roi-francs-sceau-27678
"Le 27 mai 1653, à Tournai, un ouvrier, Adrien Quinquin, creusant les fondations d'un hospice à construire près de l'église Saint Brice, plante sa pioche dans une bourse pleine de pièces d'or. "L'éclat de ces métaux précieux frappa comme un éclair les yeux du pauvre sourd muet". Il venait de découvrir un trésor : une centaine de pièces d'or à l'effigie d'Anastase, empereur d'Orient, le triple d'abeilles en or et verres colorés, selon la technique des bijoux "cloisonnés" répandue à l'époque mérovingienne, des monnaies d'argent, une épée décorée selon la même technique, des boucles de ceinture et enfin une bague portant une inscription qui livre l'explication de cette richesse : CHILDIRICI REGIS. D'autres éléments auraient pu éclairer le contexte du tombeau de Childéric ler, roi des Francs Saliens, fils de Mérovée, père de Clovis, mort à Tournai en 481. La fouille continuée par l'ouvrier sourd muet "ne fut malheureusement pas suivie avec l'exactitude désirable"
http://saintdenis-tombeaux.forumculture.net/t248-le-tombeau-de-chideric-et-son-tresor-en-1655
Un maçon qui restera bien sûr muet comme une tombe. Pas besoin donc dans cette affaire des origines de la fabuleuse dynastie d'invoquer la malédiction de Toutankhamon pour se débarrasser des témoins gênants...
Les exemples de fraudes organisées par Eugène Stoffel ou Howard Carter permettent de mettre en évidence ce caractère d'outrance dans l'in-croyable accumulation des trésors révélés par ses découvertes archéologiques très opportunes.
Cette abondance des trésors entassés à la va-vite, laisse supposer un pillage systématique, voire une destruction, des tombes et des sites alentours. Si cette reconstruction du terrain archéologique doit se fondre dans la nouvelle narrative, elle n'en manifeste pas moins certains intertextes repérables malgré la tentative des faussaires:
La trame de l'histoire de cette heureuse découverte du tombeau de Childéric était déjà connue, elle s'avère un pastiche de la mise à jour de la tombe des sept dormants d'Ephèse :
"Et c'est en 418, qu'un maçon ouvre par hasard la grotte où sont enfermés les Sept Dormants. Ceux-ci se réveillent, inconscients de leur long sommeil. Aussitôt, l'empereur Théodose II accourt, et voit dans le miracle une preuve contre ceux qui nient la résurrection des morts."
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sept_Dormants_d%27%C3%89ph%C3%A8se
418 : fondation du royaume de Toulouse des Goths ariens. Il est temps pour Théodose le nicéen de continuer la lutte contre l'arianisme et tous les autres...
418 : règne de Faramond et naissance de la dynastie mérovingienne dans l'abrégé chronologique de Mézeray.
Abrégé chronologique de l'histoire de France, Volume 1 - 1673
François Eudes de Mézeray
https://books.google.cz/books?
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Pour répondre à la découverte d'un ancêtre mérovingien sur le domaine des Habsbourg, la dynastie française, préparant l'invasion de nouveaux territoires, appuiera également ses revendications sur l'opportune mise à jour des ses racines franques.
- Découverte du tombeau de Childéric II (1656)
Après des des travaux dans le chœur de l'église Saint-Germain-des-Prés, on attribua alors au roi Childéric II, un sarcophage au riche mobilier funéraire masculin, car le nettoyage du tombeau permit la découverte à l'emplacement de la tête de l'inscription gravée CHILDR REX.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Child%C3%A9ric_II#cite_ref-2
Lors de ces travaux dans l'église de Saint-Germain-des-Prés, un nombres impressionnants de tombes royales furent découvertes :
- Chilpéric Ier (Son tombeau, datant probablement du 12ème siècle. Brisé en 1791)
http://www.tombes-sepultures.com/crbst_1313.html
- Clotaire II (Probablement refait au 11ème ou au 12ème siècle, son tombeau fut détruit dans la nuit du 27 au 28 mars 1791)
www.tombes-sepultures.com/crbst_1713.html
- Clovis II (tombeau profané en 1793-Ne reste que le gisant réputé du XIIème siècle)
http://www.tombes-sepultures.com/crbst_1715.html
En observant dans le détail la liste des tombeaux mérovingiens,
http://www.fr-tul.cz/clanky/histoire-de-france/chronologie-des-rois-en-france.html
on s'aperçoit que les seules tombes mérovingiennes encore existantes, datent en réalité du 12ème/13ème siècle et qu'elles ont essentiellement été redécouvertes par Louis XIII, son fils...et Napoléon Ier.
Les fouilles archéologiques ne confirment guère les chroniques depuis que Louis XIII inventa l'archéologie mérovingienne...à l'exception notable de celui de la très byzantine reine Arégonde (570) !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ar%C3%A9gonde
Cependant, la légende du roman national voudrait que Louis IX ait découvert les tombeaux en 1264, restaurés par Louis XIV vers 1645 dans l'église de...Saint-Germain-des-Prés...
...église réputée avoir été un temple d'Isis au moins jusqu'en 1514 :
En 1561, Gilles Corrozet écrivait :
Touchant fimposition du nom, aucuns diéc que là ou est fainct Germain des prez y auoir vn temple dedié à la superstition de fidole ou deesse Isis, qu'on racompte auoir esté femme du grand Osiris ou lupiter le iuste, la statue de laquelle a esté veuë de nostre tcps,&cn ay fouuenance. Elle estoir maigre, haulte, droitte, noire pour son antiquité, nue, sinon auec quelque figure de linge enlassé entour ses membres & estoit située contre la muraille du cotte septentrional au droit ou est le crucifix de seglise : on l'appelloit fidole íâinét Germain des prez: elle fut ostée par monseigneur Briçonnet cuefquc de Meaulx Scabbé duditlieUjCnuiron lan mil cinq cens & quatorze, & yfeit mettre au lieu vne croix rouge qu'on voit encores auiourd'huy.
Ce lieu estoit appelle le temple dìsis,& pource que la cité en estoit prochaine, elle fut nommée Parisis (quasi iuxta Isis ) pres
du temple d'Isis.
Les Antiquitez chroniques et singularitez de Paris : ville capitale du Royaume de France, avec les fondations & bastimens des lieux, les sépulchres & épitaphes des Princes, Princesses & autres personnes illustres
https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/5964-les-antiquitez-chroniques-et-singularitez-de-paris?offset=2
"l'Eglise de Saint-Germain-des-prés abritait encore une statue d'Isis en 1514"
Dans les temps reculés, il y eut sans aucun doute en France, en de nombreux endroits, de culte à la Terre-Mère dont le serpent est l'attribut. Certains, comme à Longpont-sur-Orge ou à Montmorillon, furent des lieux de culte à Isis. (Dissertation sur les Parisii ou Parisiens, et sur le culte d'Isis chez les Gaulois. Jean Nicolas Déal. 1826 / Temples d'Isis de Rome)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vouivre#cite_ref-1
Autant dire qu'aucun roi chrétien n'y aurait jamais été inhumé. On comprend mieux dès lors la bataille étymologique de Paris :
Entre la fin du Moyen Âge et le milieu du XIXe siècle, les érudits français et européens ont massivement accepté et diffusé l'idée que la fondation de la ville de Paris est en lien avec le culte de la déesse Isis. À partir de la légendaire statue d'Isis de Saint-Germain-des-Prés, s'est élaborée une étymologie qui fait de Paris la ville située près de l'Isis de Saint-Germain ; le mot latin de Parisis devant être issu de l'expression Para Isis « qui jouxte, qui est près (du temple) d'Isis »n 20.
Cette explication est cependant concurrencée par une étymologie alternative qui présente la ville de Melun comme un ancien lieu dédié à la déesse, sous le nom d'Iséos : Parisis serait alors quasi par Isis c'est-à-dire « pareil à Iséos », les villes de Paris et de Melun/Iséos étant toutes deux situées sur une île de la Seine, Paris autour de l'Île de la Cité et Melun autour de l'Île Saint-Étienne "
https://fr.wikipedia.org/wiki/
Pour offrir à la fabuleuse dynastie chrétienne un lieu de repos éternel, il a fallu extraire Paris de son histoire isiaque et le remplacer en face (sur le modèle d'Antibes-Antipolis - la ville d'en face)...
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